les carrières et le bruit

Comme toute activité industrielle, l’exploitation d’une carrière peut engendrer des impacts sur l’environnement. Ainsi les exploitants font face à des problématiques variées dont l’émission de bruit. Des études ont été menées pour connaître avec précision ces phénomènes, les quantifier, puis identifier les solutions techniques à mettre en œuvre au moment de la conception des installations de traitement et durant l’exploitation. Cette acquisition de connaissances, menée conjointement avec des organismes experts, a débouché sur la publication d’études scientifiques et de guides pratiques à l’intention des exploitants.

Des exigences rigoureuses

Dans le cadre du Règlement sur les carrières et sablières (RCS) entré en vigueur en avril 2019, toute zone d’exploitation d’une carrière située à moins de 600 m ou d’une sablière située à moins de 150 m d’une habitation ou d’un établissement public doit respecter les critères sonores et vibratoires imposés par le RCS. En 2020, le ministère de la Transition écologique a produit un guide d’évaluation de l’exposition au bruit émanant d’une carrière ou d’une sablière, pour soutenir les entreprises du secteur.

Bruit ambiant

Le RCS impose un critère fondé sur le niveau sonore ambiant. Ainsi, le bruit émis dans une carrière, représenté par le niveau acoustique d’évaluation obtenu à l’habitation ou l’établissement public, ne doit pas dépasser le niveau sonore ambiant mesuré en l’absence des activités de la carrière ou de la sablière ; ou dépasser 45 dBA le jour et 40 dBA la nuit, si le niveau sonore ambiant mesuré sans l’influence de la carrière ou de la sablière est inférieur à 45 dBA le jour et à 40 dBA la nuit. Ce niveau d’évaluation peut varier en présence de bruits à caractère impulsionnel, tonal ou basse fréquence. Cette exigence du RCS nécessite de mesurer selon les normes imposées :

  • Le niveau sonore à l’habitation ou à l’établissement public le plus proche avec l’influence des activités de la carrière ou de la sablière, à savoir le bruit ambiant ;
  • Le niveau sonore à l’habitation ou à l’établissement public le plus proche sans l’influence des activités de la carrière ou de la sablière à cette même période, à savoir le bruit résiduel.

Bruit résiduel

Un suivi du climat sonore doit être réalisé tous les trois ans pour vérifier que la carrière respecte toujours les niveaux sonores imposés, et dans le cas où des habitations ou des établissements publics se seraient installés près de la carrière. Un registre rigoureux doit être tenu pour permettre la vérification de ces données.

Bruit à caractère impulsionnel

Plusieurs critères du RCS sont en lien avec les bruits à caractère impulsionnel générés par le tir de mines ainsi que par les projections et les surpressions d’air. Contrairement à un bruit continu, comme les bruits ambiants et résiduels, un bruit impulsionnel peut créer un effet de surprise.

Un tir de mines crée des surpressions d’air, soit des ondes de choc dont l’impact peut endommager les bâtiments exposés. Les surpressions d’air ne doivent pas générer un bruit impulsionnel supérieur à 126 dBZ obtenu à l’habitation ou à l’établissement public le plus proche ou dépasser deux fois 130 dBZ et 20 % du nombre total annuel de tir de mines.

En plus de ces critères, une procédure sur les bonnes pratiques de tir de mines certifiée par un expert doit être communiquée et appliquée dans la carrière.

 

Vibrations du sol

Le volet vibratoire est également intégré au RCS qui stipule que les vitesses particulaires générées par la carrière ou la sablière ne doivent pas excéder 10 mm/s. Cela exige d’ajuster son plan de tir de mines pour respecter ces limites.

Des bonnes pratiques pour limiter le bruit

Les carriers mettent en œuvre différentes bonnes pratiques pour amoindrir le niveau sonore dû à l’exploitation des carrières, en fonction de la configuration des sites.

Ci-après quelques exemples :

  • Privilégier l’utilisation d’engins agréés portant les plaques où sont indiqués les niveaux sonores maximums garantis et les entretenir régulièrement ;
  • Transporter les matériaux par bande transporteuse en veillant à la bonne lubrification des roulements ;
  • Dans le cas de transport par camions, créer un cheminement en déblais ou protégé et veiller à la qualité du revêtement des pistes en évitant bosses et nids de poules ;
  • Fermer les capotages lors de l’utilisation du matériel ;
  • Au chargement, limiter la hauteur de chute des granulats sur la tôle et/ou installer un matériau amortisseur entre les granulats et la tôle ;
  • Installer des grilles en polyuréthane dans les cribles et en protéger les parois par du caoutchouc, voire capoter les cribles ;
  • Créer des merlons ou un écran par stockage de matériaux denses autour des zones émettrices de bruit ;
  • Favoriser des installations de type horizontal.