gestion dynamique de la biodiversité en carrière
Le lien entre les activités de carrières et la biodiversité est direct. En effet, si l’exploitation du sous-sol modifie profondément le paysage et les écosystèmes, elle permet aussi de créer de nouveaux milieux propices à l’installation de la biodiversité et susceptibles de rendre de nombreux services écosystémiques. Depuis plusieurs décennies, l’UNPG mène des études et agit pour une meilleure prise en compte de la biodiversité dans les activités de carrières, au-delà des obligations règlementaires.
L’encadrement réglementaire de l’exploitation des carrières de granulats
Depuis la loi du 4 janvier 1993 relative aux carrières, ces exploitations relèvent de la législation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Les conditions dans lesquelles elles peuvent être exploitées sont définies dans le code de l’environnement. Outre les textes concernant les installations classées, une section spécifique carrières existe dans le code de l’environnement, qui prévoit notamment la création de schémas des carrières, à l’échelle régionale. Ces schémas définissent les conditions générales d’implantation des carrières et les orientations relatives à la logistique nécessaire à la gestion durable des granulats, des matériaux et des substances de carrières, auxquels les ouvertures de carrières doivent être compatibles.
préservation de la biodiversité
La présence d’une carrière modifie le paysage naturel et sa biodiversité, et fait émerger de nouveaux milieux écologiques qui favorisent l’installation d’une riche diversité d’espèces animales et végétales. Tels sont les résultats observés par les très nombreuses études indépendantes réalisées qui démontrent que les carrières sont compatibles avec la préservation de la biodiversité avant, pendant et après l’exploitation. Ainsi, le savoir-faire des carriers représente une valeur ajoutée pour la biodiversité.

01 – Avant l’exploitation des carrières
Avant d’exploiter une carrière, le carrier réalise une étude d’impact comprenant un inventaire faune et flore du site et de sa périphérie. L’emprise du futur site est alors scrupuleusement analysée. Toutes les espèces et tous les milieux présents sont inventoriés et comptabilisés par des bureaux d’études spécialisés. Cet inventaire représente l’état zéro du site avant son exploitation. Sur cette base, le carrier prévoit un mode d’exploitation, basé sur la séquence ERC (Eviter, Réduire, Compenser) appliquée aux industries de carrières. En 2020, l’UNICEM, en collaboration avec le ministère de la Transition écologique et solidaire, a publié un guide consacré à la séquence ERC et qui a concrétisé une démarche inédite.

02 – Pendant l’exploitation des carrières
À la suite de l’obtention de l’autorisation d’exploiter, l’arrêté préfectoral contient des prescriptions d’exploitation relatives à la biodiversité (périodes de coupe d’arbres, création de mares, mise en place de nichoirs, …) et peut contenir des arrêtés de protection de biotope en vue de préserver les habitats des espèces protégées, l’équilibre biologique ou la fonctionnalité des milieux.
Durant l’exploitation de la carrière, des bureaux d’études spécialisés accompagnent le carrier afin de l’aider à suivre les prescriptions de l’arrêté préfectoral et mettre le réaménagement en œuvre. L’évolution de la nature n’étant pas une science exacte, l’exploitant est régulièrement amené à adapter son mode d’exploitation pour répondre à ses engagements initiaux.
En parallèle, des réunions régulières sont menées avec la commune, les riverains, les associations afin de partager, entre autres, les résultats relatifs à l’évolution de la biodiversité sur le site.

03 – Après l’exploitation des carrières
En fonction du type de réaménagement, les inventaires faunistiques et floristiques se poursuivent plusieurs années après la fin de l’exploitation de la carrière

Collaboration avec la communauté scientifique
Si les membres de l’UNPG obtiennent des résultats significatifs en matière environnementale, ils le doivent aussi à la mobilisation collective de toutes les parties prenantes. Qu’il s’agisse de la démarche Cap environnement fondée sur la concertation, ou de la réalisation d’études environnementales, la profession collabore avec le monde scientifique, associatif et d’autres experts pour élaborer les meilleures solutions pour l’environnement.
L’UNPG met à la disposition de ses adhérents une version à jour du guide permettant d’identifier et de lutter contre les espèces exotiques envahissantes fréquemment observées en carrières. Cette mise à jour est le fruit d’une collaboration avec le Centre de ressources des espèces exotiques envahissantes, l’Office français de la biodiversité (OFB), le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Ministère de la Transition écologique. Destiné aux personnes en charge de l’environnement comme de l’exploitation des carrières, ce guide donne des clés pour identifier les espèces exotiques envahissantes les plus fréquemment rencontrées sur site et propose des méthodes de gestion pour contrôler leur extension et/ou les éradiquer à travers 18 fiches pratiques.
La profession s’appuie également sur les chercheurs universitaires pour mener des études pointues, comme le soutien de la thèse menée en 2014 par Théo Flavenot sur l’évaluation des effets des carrières sur la connectivité du paysage.