Apport économique

Les carrières de granulats approvisionnent un marché local

On dénombre 2500 carrières de granulats en France, soit en moyenne 30 par département.
La production d’une carrière peut varier de quelques dizaines de milliers de tonnes à plusieurs millions de tonnes par an.
Dans la grande majorité des cas, les carrières approvisionnent le marché local de la construction :

  • l’entretien des routes rurales,
  • les travaux liés aux réseaux d’approvisionnement en eau et en électricité,
  • la construction de nouvelles maisons ou de lotissements,
  • les terrassements en vue de la création de zones d’activités, de parkings, de centres commerciaux…

Ponctuellement, il peut s’agir d’alimenter un gros chantier tel que la construction d’une nouvelle voie ferrée (LGV, ligne à grande vitesse) ou d’une voie de contournement urbain. Mais la plupart du temps, c’est pour une multitude de chantiers de plus petite taille, dispersés sur le territoire, que les carrières travaillent.

Une production qui répond aux besoins du pays

Le volume de granulats produit reflète les besoins du marché français de la construction. La France n’importe et n’exporte que des quantités réduites (moins de 10 millions de tonnes).

La production en granulats a varié au cours des vingt dernières années entre 330 millions de tonnes et 450 millions de tonnes environ.

Le secteur des travaux publics et des VRD* – voiries et réseaux divers – représente près de 80 % du total des besoins en granulats.

Le secteur du bâtiment (hors VRD) représente environ 20 % de la consommation de granulats.

Chaque habitant consomme environ 5 tonnes de granulat par an, soit 14 kilos par jour !

Sur les vingt dernières années, la tendance générale de la production est plutôt baissière. Cette évolution est imputable à une approche plus vertueuse de la ressource, au changement de modes constructifs et également à une activité économique plus ralentie.

1 600 entreprises, en majorité de très petites entreprises

Les 1 500 entreprises du secteur des granulats sont en très large majorité des PME et des TPE (très petites entreprises qui emploient moins de 20 salariés).

50 % des entreprises du secteur produisent moins de 100 000 tonnes par an. Seulement 6 % des entreprises – soit 63 entreprises au total – produisent plus d’un million de tonnes par an.

Le chiffre d’affaires total du secteur atteignait 3,7 milliards d’euros en 2020. L’industrie des granulats emploie moins de 15 000 personnes de manière directe. Les sites de production se situent généralement en milieu rural et sont conduits par de petites équipes (le plus souvent 5 à 10 personnes).

Un rôle clé dans la filière de la construction

L’activité des granulats se situe en amont de la filière de la construction.

De sa production dépendent :

  • les activités de travaux publics qui emploient les granulats en l’état,
  • les industries qui utilisent cette matière première minérale pour fabriquer d’autres matériaux de construction : béton prêt à l’emploi, produits en béton et enrobés.

Pour un emploi direct dans l’industrie des granulats, on dénombre 3 à 4 emplois indirects chez les fournisseurs de biens et services, chez les professionnels du transport, et dans les activités de transformation qui utilisent les granulats comme matière première (voir ci-dessus). Soit plus de 50 000 emplois indirects.

Les carrières de granulats sont donc des acteurs du dynamisme économique local.

Les granulats de roches meubles déclinent, le recyclage progresse

On distingue trois grandes sources de granulats :

  • Les granulats extraits dans les carrières de roches massives,
  • Les granulats provenant des carrières de roches meubles (et des extractions marines),
  • Les granulats recyclés.

Au fil des ans, la proportion des granulats issus de roches meubles ne cesse de décroître, tandis que celle de granulats issus de roches massives progresse.

Aujourd’hui les granulats issus de roches massives représentent plus de 64% du total.

Le recyclage progresse

Situé autour de 3 % dans les années de 90, le recyclage des granulats – à proprement parler – représente aujourd’hui une trentaine de millions de tonnes, soit environ 9 % de la production totale de granulats.

Attention : ce chiffre n’intègre qu’une part des « granulats recyclés », c’est-à-dire les matériaux traités sur les plates-formes de recyclage. Il ne prend pas en compte ce que l’on appelle les « matériaux assimilés », les grandes quantités de granulats qui sont réutilisés directement sur place sur les chantiers de construction (environ 110 millions de tonnes par an) ou dans les carrières comme remblais (environ 50 millions de tonnes chaque année).

En prenant en compte ces tonnages comme cela est fait dans les statistiques d’autres pays européens, on atteint un taux de recyclage d’environ 25 %.

Sur les chantiers de travaux routiers, le recyclage des matériaux est couramment pratiqué. Les granulats sont réemployés directement sur place, soit comme remblais, soit comme couches d’assise ou de roulement.

Le recyclage des matériaux issus de la déconstruction de bâtiments peut en revanche beaucoup progresser. Les professionnels du secteur estiment que 8 millions de tonnes supplémentaires pourraient être transformées en granulats recyclés. Deux conditions à cela :

  • généraliser les techniques de déconstruction,
  • trier les matériaux à la source.

Les granulats artificiels issus de sous-produits industriels (8 millions de tonnes) pourraient voir leur volume légèrement augmenter.

Le transport des granulats : surtout par la route

Les sables et graviers sont des matériaux peu onéreux (6 à 10 € la tonne en sortie de carrière) et pondéreux (1 mètre cube pèse 2 tonnes !). Le coût du transport représente donc une part importante du prix du produit livré. Plus la carrière est éloignée du chantier, plus l’impact du transport sur le prix payé par le client – souvent des collectivités locales – va croissant : le prix d’achat de la tonne de granulat transportée par la route double tous les 25-30 km.

Malgré les efforts des industriels pour développer les modes de transport alternatifs, le transport routier reste prépondérant. Les voies ferrées et fluviales représentent un pourcentage limité des volumes transportés : moins de 10 %.

Pourquoi une telle prépondérance du transport routier ?

  • Des milliers de chantiers de construction, dispersés sur le territoire, sont accessibles uniquement par camion.
  • Peu de carrières sont dotées d’un embranchement ferroviaire ou fluvial ou se situent à proximité : seulement une trentaine de carrières embranchées fer sont actives, et une centaine de carrières ont un accès direct à la voie d’eau. La France ne compte en effet que 3 grands “bassins mouillés” (Seine-Escaut, Rhin-Est, Rhône-Saône)
  • Le chargement d’un train (1 500 tonnes) ou d’une péniche (jusqu’à 4 400 tonnes) n’a de sens que dans les cas suivants :
    • pour approvisionner une région déficitaire, grosse consommatrice et dotée d’une infrastructure de déchargement et de transfert sur camion (plate-forme multimodale), comme la région parisienne,
    • pour alimenter un important chantier très spécifique, tel que la construction d’une LGV, qui exige des matériaux non standards, issus de carrières parfois très éloignées.

Des carrières à proximité des zones de consommation : une nécessité

Les carrières doivent être localisées à proximité des zones de consommation afin

  • d’assurer l’approvisionnement de la multitude de chantiers,
  • de réduire l’impact environnemental du transport des matériaux,
  • de diminuer leur coût pour le contribuable.

Le maintien d’un maillage suffisamment dense de carrières sur le territoire est un objectif prioritaire de l’UNPG.

Contrairement à d’autres pays européens comme la Grande-Bretagne, la production de granulats marins reste modeste en France, avec 5 millions de tonnes (données 2020), soit moins de 2 % de la production totale.

Des régions déficitaires

Les progrès techniques ont permis de réduire la quantité de granulats nécessaires pour construire les routes ou fabriquer des blocs en béton par exemple. Malgré cela, les carrières de granulats ne parviennent pas toujours à satisfaire les besoins locaux.