La production de granulats est assurée en majeure partie par extraction dans les carrières.
Il existe par ailleurs deux autres ressources qui permettent aux industriels de produire des granulats.
On parle alors de granulats recyclés et de granulats artificiels.
Dans le secteur des granulats, le recyclage s’organise en deux filières :
• la filière de la déconstruction traite les matériaux issus de la démolition de bâtiments ou de chaussées : on parle de granulats recyclés car la matière première utilisée pour les produire est elle-même constituée de granulats « purs » ou combinés à des liants (dans le béton et les enrobés routiers),
• la filière des sous-produits industriels (schistes houillers, laitiers de hauts fourneaux ou d’aciéries, mâchefers d’incinération d’ordures ménagères) ; on parle alors aussi de granulats artificiels car la matière première utilisée n’est pas du sable et des graviers mais des résidus de procédés industriels.
Certains pays intègrent dans la catégorie « recyclage » les terres utilisées dans les remblais d’ouvrages. Les professionnels français préfèrent parler à ce propos de « matériaux valorisés ».
Le secteur routier est en pointe puisque plus de 90 % des granulats recyclés proviennent du décapage des routes.
Le recyclage in situ des granulats qui constituent les couches d’assise des routes est très répandu : les granulats retirés de l’ancienne voie sont concassés et triés dans une installation mobile (de concassage et criblage) positionnée sur le chantier routier, avant leur réutilisation immédiate. Le recyclage des matériaux peut atteindre 100 % !
La récupération des enrobés, c’est-à-dire de la couche de roulement constituée d’un mélange de bitume et de granulats, est aussi couramment pratiquée. Ces matériaux appelés « agrégats d’enrobés » sont traités sur place ou dans des installations spécifiques appelées « plates-formes de recyclage » avant d’être réutilisés dans la construction de nouvelles chaussées. La réglementation autorise l’incorporation de 10 % d’enrobés recyclés.
En revanche, le recyclage du béton (qui, rappelons-le, est constitué pour l’essentiel de granulats) s’avère parfois plus complexe :
• Les ouvrages d’art sont faciles à recycler (car constitués de béton pur) ;
• Mais dans un bâtiment, le béton « cohabite » avec d’autres matériaux tels que le verre et l’aluminium (fenêtres), le bois, le plâtre, le plastique, la brique, etc.
Le recyclage du béton suppose alors un tri préalable lors de la démolition du bâtiment.
On parle alors de « déconstruction ».
Jusqu’à présent, cette opération onéreuse n’est pas toujours exigée dans les appels d’offres, les maîtres d’ouvrage n’en ayant pas prévu le financement.
Pour obtenir des granulats recyclés propres à un nouvel usage, les matériaux de déconstruction sont traités suivant plusieurs étapes :
• sélection complémentaire des composants présents dans les matériaux bruts (à l’aide d’un aimant pour séparer les ferrailles, par flottation pour le bois, ou par tri visuel pour les résidus de plâtre) ;
• préparation avant traitement : réduction des plus gros éléments à l’aide d’un brise-roche hydraulique, coupe des éléments longs à l’aide d’une cisaille, extraction des impuretés les plus grosses ;
• concassage et criblage.
Celle-ci est située à proximité du point de démolition, donc en général en périphérie d’un grand centre urbain.
Ce type de recyclage permet de fournir des matériaux pour la reconstruction sur place. C’est alors l’installation de traitement qui se déplace vers les matériaux et non le contraire. On trouve cette configuration lorsqu’il s’agit de grands chantiers de démolition (grands ensembles, vieilles usines par exemple).
Pour développer l’utilisation de granulats recyclés dans la fabrication de béton, des études sont actuellement en cours.
Elles visent à :
• préciser les utilisations possibles des granulats recyclés dans différents types de bétons,
• évaluer le nombre de recyclages successifs qui peuvent être opérés sur les matériaux de démolition.
Le dispositif normatif qui s’applique aux granulats recyclés est le même que celui en vigueur pour les granulats naturels, moyennant quelques caractéristiques spécifiques aux granulats recyclés.
Les unités de traitement de ces sous-produits industriels se situent à proximité des gisements en question. Les granulats ainsi produits sont en général employés sur les chantiers routiers, en sous-couches.
En savoir plus sur les sous-produits industriels
Les schistes houillers sont des sous-produits de l’industrie minière de la houille. Lors de l’extraction du charbon dans la mine, des bancs intercalaires de matériaux stériles accompagnent inévitablement le charbon. Le terme « schistes houillers » désigne le sous-produit résultant de la séparation entre le charbon et le stérile.
Les laitiers de hauts-fourneaux ou d’aciéries font partie de la gamme des co-produits sidérurgiques. Le laitier de haut-fourneau résulte de la production de la fonte : c’est la partie liquide surnageant à la surface du fer en fusion dans le haut-fourneau qui va être concassée après sa solidification. Le laitier d’aciérie est constitué des impuretés résultant du traitement de la fonte pour obtenir de l’acier.
Les mâchefers d’incinération d’ordures ménagères sont la fraction incombustible des déchets restituée à la sortie du four sous forme d’un matériau solide.